INTERVIEW - Souvent là où on ne l'attend pas, l'acteur Gérard Lanvin se lance dans la chanson, avec un premier album "Ici bas", écrit à quatre mains avec son fils Manu, qui sortira le 21 mai prochain. Pour l'occasion, il s'est confié à Audrey Crespo-Mara dans 7 à 8.
Virginie Fauroux -
Gérard Lanvin n'a jamais eu sa langue dans sa poche et il ne s'en cache pas. Une attitude qu'il a souvent payé cash en se faisant plus rare au cinéma. Éloigné des plateaux, il a donc décidé de mettre ses coups de gueule en chanson. Des paroles percutantes, griffonnées sur des carnets, qui parlent de l'époque actuelle, de Paris, ou encore du show-business qu'il a toujours voulu fuir. "Star, c'est une attitude que je n'aime pas", lance-t-il tout de go, comme pour mieux planter le décor.
Pour lui, sa famille passera toujours avant tout. "Elle a toujours été une priorité. J'ai eu des enfants à élever, des fils, donc à partir de là, vous avez la responsabilité de ce que vont devenir ces deux garçons qui grandissent très vite et deviennent des hommes. Des mecs propres, des mecs biens à qui il a fallu donner des valeurs. Ça prend du temps et ce n'est pas en allant faire des films que vous pouvez le faire", explique-t-il.
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L'époque est déconcertante, affligeante. Pour moi, la technologie a pourri le monde. Les sans-couilles parlent derrière leurs écrans (...) C'est une époque minable.
Ce premier album, intitulé "Ici bas", est donc tout logiquement une œuvre familiale puisque c'est Manu Lanvin, son fils, qui en a composé les musiques. "Il m'a dit : 'j'ai écrit 10 musiques, sors tes cahiers et écris-moi 10 textes'", raconte-t-il. Un opus sur lequel l'acteur regarde, avec son œil acéré, notre époque bousculée par la crise sanitaire. "Il y a eu ce confinement terrible. Paris avec des rues désertes, et j'arrivais dans un havre de paix. On se retrouvait tous les deux et il n'y avait plus qu'une émotion en commun. C'est un partage avec de la musique et ça nous a fait voyager ensemble dans d'autres sphères que d'être déprimé et vraiment déconcerté par ce qui nous arrivait à tous", reconnaît Gérard Lanvin.
À l'arrivée, on retrouve un album très rock qui aborde les thématiques de société qui lui tiennent à cœur, mais qui l'angoissent aussi. "L'époque est déconcertante, affligeante. Pour moi, la technologie a pourri le monde. Les sans-couilles parlent derrière leurs écrans. C'est de la dénonciation, de la délation. C'est une époque minable. C'est très difficile aujourd'hui d'imaginer un monde heureux dans les années qui vont venir", lâche-t-il. Et de poursuivre : "On s'aperçoit que rien ne fonctionne, des hôpitaux en passant par les flics, et pourtant ils sont essentiels. Ça fait trente ans que j'entends les infirmières se plaindre, ce n'est pas d'aujourd’hui. Où vont tous ces impôts qu'on paye ?", interroge l'acteur.
Face à ce constat, au détour de certaines chansons, quelques présidents de la République en prennent pour leur grade. Comme sur "Entre le dire et le faire", un single sorti ce 15 avril qui revient sur les 3 derniers quinquennats. "On a eu l’agité du karcher. Se remarier, c’est tout ce qu’il a su faire", chante-t-il notamment. "Ces présidences-là sont des présidences people. On ne retient rien politiquement d'eux", lance-t-il.
Cette façon de croquer l'air du temps, Gérard Lanvin l'a appris aux côtés d'un maître dans ce domaine, son ami Coluche, rencontré au café-théâtre dans les années 70. "J'ai vécu huit ans de bonheur total avec Coluche. On était très lié, on habitait ensemble. C'était ma famille. Il m'a appris la rigueur, la fidélité, la générosité et surtout rester soi-même", se souvient-il, confiant que ce sont aussi ces valeurs qui l'ont tenu à distance du milieu du cinéma. "Il n'y a pas de famille au cinéma, c'est une plaisanterie. Ce sont des gens, surtout maintenant, qui sont dans l'émotion d'être reconnu, connu, et ils ne rigolent pas quand ils parlent. C'est hyper premier degré. Il faut se détendre", ironise-t-il, alors qu'on l'a souvent pris de haut et taxé de beauf. Des remarques qu'il balaie d'un revers de main. "C'est pas grave d'être plouc et beauf si on plaît à des gens qui sont ploucs et beaufs. Il y en a beaucoup et je m'associe à eux", poursuit-il.
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Ce manque d'appétit pour son milieu, on le lui a fait payer cher, mais Gérard Lanvin s'en fiche. "Je ne cherche pas à séduire ceux qui ne m'aiment pas. Je n’ai pas le temps. J'ai 70 balais. S'ils n'ont pas saisi qui j'étais, c'est pas grave", conclut-il tout en admettant que même s'il fait quelques infidélités au cinéma, son amour de la caméra reste intact. "Enfin, il faudrait qu'ils se magnent un peu, car je n'ai pas envie non plus de jouer les vieillards", prévient-il tout de même.
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