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Vieilles Charrues : « Des gens debout avec 4 m², je ne sais pas faire » - Le Télégramme

« À partir du 1er juillet (…), les festivals de plein air en configuration debout pourront reprendre, selon une jauge de 4 m² par festivalier et dans une limite qui sera définie par le préfet en fonction des circonstances locales », a exposé la ministre de la Culture, auditionnée ce jeudi par la Commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale.

Cette annonce ne devrait rien changer à l’été carhaisien. Les délais de préparation font qu’ils ne pourront pas revenir en mode debout et resteront sur l’ancien cadre des 5 000 personnes assises. « On a construit un nouveau festival, en passant d’une jauge de 70 000 personnes debout par soir à 5 000 assises par soir, et ça en quelques mois, c’est un tour de force de toute l’équipe. Là, des gens debout avec 4 m², je ne sais pas faire », indique Jérôme Tréhorel, le directeur des Vieilles Charrues.

Les organisateurs du festival, qui avait rassemblé 270 000 spectateurs lors de sa dernière édition en 2019, ont planché sur un dispositif inédit de dix soirées de concerts, du 8 au 18 juillet, au lieu des quatre journées habituelles.

Les spectateurs ne seront pas attachés à leur chaise, ils pourront se mettre debout, danser, ça va ressembler à dix soirées de concerts privés

« Nous allons travailler en détail pour la bonne mise en place du pass sanitaire pour éviter un protocole lourd à l’intérieur du site : il n’y aura pas de siège vide, on pourra optimiser les 5 000 places, détaille Jérôme Tréhorel. Les spectateurs ne seront pas attachés à leur chaise, ils pourront se mettre debout, danser, ça va ressembler à dix soirées de concerts privés ».


Pas de changement non plus pour les Francofolies de la Rochelle : « Nous, c’est assis », fait savoir Gérard Pont, le directeur du festival.

Beaucoup d’autres festivals avaient déjà jeté l’éponge, face aux contraintes sanitaires avancées au fil des mois. C’est le cas, notamment, de Solidays, des Eurockéennes, du Hellfest, de Garorock, du Main Square, d’Art Rock ou encore de Musilac.

Si on parle d’un carré de 4 m² par personne, c’est ingérable. Personne n’a envie de vivre une expérience pareille

Une règle difficile à appliquer

Malika Seguineau, du Prodiss (Syndicat du spectacle musical et de variété), reste aussi dubitative après cette annonce de Roselyne Bachelot : « Évoquer la réouverture des jauges debout est une bonne nouvelle, puisque ces jauges n’avaient aucune perspective depuis mars 2020. Toutefois, comment appliquer la règle d’une personne pour 4 m² ? »

« Le pass sanitaire peut permettre de pallier la distanciation impossible dans une configuration debout, poursuit cette responsable. C’est ainsi que nous entendions ce nouveau dispositif comme une aide à la reprise des activités complexes. »

Aurélie Hannedouche, du Syndicat des musiques actuelles (SMA), ne cache pas son amertume : « Si on parle d’un terrain de 4 000 m² pour 1 000 personnes, ça peut s’envisager, il y a des espaces suffisamment vastes pour ne pas se coller les uns aux autres. Mais si on parle d’un carré de 4 m² par personne, c’est ingérable. Personne n’a envie de vivre une expérience pareille. »

« Des gens viennent en couple ou en groupes d’amis et ils vont demander, ce qui est légitime, à être ensemble, ajoute-t-elle. Et comment, dans ce cas, gérer les déplacements des gens qui vont aller boire un verre ou aller aux toilettes ? »

« Trop flou et trop risqué »

L’autre point qui inquiète la responsable du SMA concerne les délais de décision des autorités. « Si le préfet nous répond dix jours avant une manifestation, ce sera trop tard, objecte-t-elle. Nous avons 40 à 50 de nos adhérents qui veulent organiser un événement en juillet-août. S’ils n’ont pas de réponse d’ici le 15 mai, ils vont annuler, c’est trop flou et trop risqué. »

Et de souligner : « Avec la communication du président Macron du 29 avril, on nous dit "ah, c’est bien, ça repart". Mais tout se cache dans le diable des astérisques. Les protocoles ne sont pas construits. D’un coup de baguette magique, des contraintes supplémentaires apparaissent, jamais débattues avant. À ce prix-là, on aurait dû annuler il y a trois mois. Ce n’est pas honnête de travailler comme ça. »

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