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Il y a 50 ans, la mort de Jim Morrison, chanteur iconique des Doors - Sud Ouest

Dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971, le corps du « chanteur poète maudit » est retrouvé sans vie à Paris, dans la baignoire d’un appartement. 50 ans après, sa mort reste une énigme. Il est enterré au Père-Lachaise, où sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage.

Il y a cinquante ans, Jim Morrison s’éteignait à Paris, à l’âge de 27 ans. Le leader charismatique du groupe de rock américain Les Doors est retrouvé sans vie, le 3 juillet 1971, dans la baignoire de l’appartement qu’il occupait dans le quartier du Marais, par sa compagne américaine Pamela Courson.

« Le club des 27 »

Le « Roi Lézard » intègre ainsi le fameux « club des 27 », qui réunit plusieurs artistes décédés à l’âge de 27 ans. On y trouve Jimi Hendrix, Brian Jones, Janis Joplin, tous mort entre 1969 et 1971, ou encore le chanteur du groupe Nirvana, Kurt Cobain disparu en 1994. Plus récemment, l’artiste américaine Amy Winehouse, décédée en 2011, à 27 ans elle aussi, est souvent mentionnée dans ce tragique « club des 27 ».

Dans le cas de Jim Morrison, artiste qualifié de « chanteur poète maudit », sa mort s’entoure de circonstances mystérieuses. Elle ne sera rendue publique que quelques jours plus tard. Arrêt cardiaque ? Complot de la CIA ? Overdose ? Étrangement, la police n’ordonne aucune autopsie, suscitant des interrogations qui n’en finiront plus dès lors de nourrir le mythe du chanteur poète au destin tragique. Cinquante ans après, les circonstances du décès de l’archange maudit du rock restent entourées de zones d’ombre.

Archange maudit du rock

Condamné aux Etats-Unis pour « exhibition indécente », Jim Morrison s’est exilé volontairement à Paris au cours du printemps 1971. Les Doors viennent d’enregistrer leur sixième album, « L.A. Woman ». En rupture avec son groupe, l’ancien sex-symbol devenu obèse est venu y rejoindre sa petite amie Pamela Courson (héroïnomane notoire), avec l’objectif de se consacrer à la poésie et d’arrêter l’alcool. Arrivé en France, il emmène sa compagne, un peu partout en Europe, de l’Espagne au Maroc en passant par la Corse. En avril, « L.A. Woman « sort dans les bacs. Les critiques parlent du « meilleur album » des Doors.

Le 5  juillet, une rumeur se répand à Los Angeles : Jim Morrison serait mort. Le 6 juillet, le manager des Doors, Bill Siddons, envoyé à Paris annonce la nouvelle : le chanteur a été retrouvé mort le 3 juillet au matin dans une baignoire d’un petit appartement du IVe arrondissement de Paris, 17 rue Beautreillis, dans Le Marais, troisième étage. Dans le coin, il y a la Place des Vosges, l’île Saint-Louis, les quais des bouquinistes, « où il se rendait dans l’anonymat le plus total », raconte à l’AFP Sophie Rosemont, critique rock. Selon les constatations de la police, il a succombé à une crise cardiaque, à 27 ans.

Circonstances mystérieuses

La tombe du chanteur, enterré le 7 juillet 1971 au cimetière du Père-Lachaise.
La tombe du chanteur, enterré le 7 juillet 1971 au cimetière du Père-Lachaise.

AFP / Joel Robine 

Le chanteur est enterré le 7 juillet au cimetière du Père-Lachaise en présence de seulement cinq personnes : sa compagne, sa secrétaire, ses amis Agnès Varda et Alain Ronay ainsi que le manager des Doors, Bill Siddons. La nouvelle de sa mort, qui s’est déjà répandue dans le monde, n’est officiellement confirmée que deux jours plus tard. Dans « Les Doors, la vraie histoire » du journaliste Jean-Noël Ogouz (Éditions Fetjaine), Bill Siddons explique qu’en agissant ainsi l’entourage de Morrison a voulu « éviter le cirque qui avait entouré les morts de Jimi Hendrix et Janis Joplin ».

Malgré les antécédents de Morrison, la police n’a pas ordonné d’autopsie. Quand Bill Siddons débarque à Paris, le cercueil est déjà clos. ce qui alimente les spéculations. La thèse officielle sera celle de Pamela Courson, selon qui le chanteur est mort dans la nuit à leur domicile. Mais la jeune femme en livrera des versions différentes et parfois incohérentes jusqu’à sa mort d’une overdose, quatre ans plus tard. Tous les ingrédients sont réunis pour que fleurissent spéculations et théories sur les causes réelles de la mort de Morrison.

Théories du complot, overdose…

En 1983, un journaliste britannique met en cause la CIA dans le cadre d’un vaste complot visant à éliminer des personnalités de la contre-culture. D’autres évoquent les services secrets français ou un complot sioniste. Des thèses qui, 50 ans après, sont toujours abondamment débattues sur internet. De son côté, le journaliste et écrivain Sam Bernett conteste la thèse de la crise cardiaque, laissant entendre que l’icône du rock aurait succombé à une overdose dans les toilettes d’une boîte de nuit parisienne, le Rock’n’Roll Circus, dont il était le gérant. Marianne Faithfull assure même dans une interview à « Mojo » que c’est Jean de Breteuil, dealer des stars et son petit ami de l’époque, qui lui avait fourni la dose fatale.

Et si, comme Elvis, Morrison était toujours vivant ? L’organiste des Doors Ray Manzarek a lui-même alimenté cette folle théorie. Citant une conversation qu’il avait eue avec le chanteur un an avant sa mort, il a avoué à un tabloïd anglais se demander si son ami n’avait tout simplement pas mis en scène sa mort pour refaire sa vie incognito…

« When the music’over, Turn out the lights »

Un an avant la mort de leur leader, les quatre membres des Doors s’étaient avancés sur la scène du Festival de l’Ile de Wight, à une heure avancée de la soirée du dimanche 30 août 1970, devant sans doute plus de 500 000 personnes. À l’époque, Jim Morrison est sous le coup d’une lourde condamnation pour exhibition et outrage. Le tribunal de Miami, qui a simplement autorisé le groupe à effectuer un aller-retour rapide et sans escale, lui infligera 60 jours de travaux forcés pour cette incartade. Dans une ambiance minimaliste, toute de noir vêtue, la vedette de la soirée, quasiment immobile, chante « When the music’over, Turn out the lights » («Quand la musique s’achève, Éteignez les lumières »). Un titre prémonitoire. Ce sera l’ultime concert filmé du groupe.

Modeste, la stèle de Jim Morrison, est située dans un coin du Père-Lachaise, un cimetière qu’il aimait particulièrement. « Il s’est souvent promené ici et aurait voulu être enterré aux côtés d’Oscar Wilde, autre célébrité du lieu », raconte encore Sophie Rosemont. C’est l’une des tombes les plus visitées du cimetière, où sont enterrées quantité de célébrités, de Chopin à Marcel Proust ou Oscar Wilde, en passant par Serge Gainsbourg, Jacques Higelin ou encore Alain Bashung. Patti Smith a même posé à côté, pour une photo passée à la postérité. La stèle du leader des Doors, dont l’œuvre musicale n’a pas pris une ride, fait toujours l’objet d’un véritable culte de ses fans qui viennent en pèlerinage et ne manqueront pas d’affluer ce samedi 3 juillet.

À voir

Entre portrait documenté et investigation, « Jim Morrison, derniers jours à Paris », un retour sur les derniers mois de Jim Morrison, dont la mort brutale à Paris n’a cessé de nourrir le mythe, est à voir ce vendredi 2 juillet à 22 h 25 sur ARTE. Enrichie de nombreuses archives, cette enquête sur un cold case se double d’un portrait brossé par ceux qui l’ont connu pour, peut-être, refermer le dossier Morrison un demi-siècle après sa mort.
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