Le chef des sports de Midi Libre revient sur les affrontements entre supporters qui entachent la Ligue 1 depuis le début de la saison.
L’après-Covid, maintenant, on y est. Au huis clos dans les stades a succédé l’envahissement des terrains ; au manque et à la frustration, la fureur et la violence des gradins ou d’un rond-point ; à la tristesse d’une vie sans ballon, la continuation de la révolte actée sur les réseaux sociaux.
Les belles paroles confinées ne sont plus qu’une farce, le football est redevenu comme avant, en “un peu plus pire”. Comme toujours, une minorité intimide, insulte, cogne, jette son “ça” (le siège des pulsions) et sa connerie dans la bataille et, comme toujours, le scandale se règle dans l’émotion médiatique et un moralisme de bon aloi, sans qu’aucun arsenal de sanctions cohérent ne se fasse sentir.
Le football est plus qu’un sport
Cette justice au coup par coup ne réglera pas le problème de la violence des supporters en Ligue 1. En Angleterre, berceau du hooliganisme, des suspensions de stade à vie sont prononcées contre les plus extrémistes, véritables poisons de l’amour du jeu.
Sauf qu’outre-Manche, contrairement à la France, ce sont les pouvoirs publics qui ont pris le problème à bras-le-corps et légiféré avec sévérité. Quand le président de Montpellier Laurent Nicollin dit réclamer l’aide de l’État et de la police, il révèle surtout son impuissance à maîtriser l’irrationnel d’un fait de société.
Les clubs ont leur boulot à faire mais leur attribuer le poids d’une violence généralisée à toute manifestation de masse en France est un aveuglement coupable. Le football est plus qu’un sport. Et punir est toujours une défaite. Il en serait une plus grande encore si, un jour, la loi devait imposer un pass sécuritaire du supporter.
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