Sa réaction était attendue. Sollicitée par un courrier du maire de Bordeaux Pierre Hurmic et de celui d’Annecy François Astorg en amont de la Commission de Discipline de la Ligue de Football professionnel (LFP), la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait répondu que « de la même manière que j’ai confiance dans la justice de mon pays, je dois avoir confiance et respecter la justice sportive. Dans mon rôle de Ministre, je ne dois pas interférer. »
De passage à Bordeaux ce mercredi, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Européens du sport...
Sa réaction était attendue. Sollicitée par un courrier du maire de Bordeaux Pierre Hurmic et de celui d’Annecy François Astorg en amont de la Commission de Discipline de la Ligue de Football professionnel (LFP), la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait répondu que « de la même manière que j’ai confiance dans la justice de mon pays, je dois avoir confiance et respecter la justice sportive. Dans mon rôle de Ministre, je ne dois pas interférer. »
De passage à Bordeaux ce mercredi, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Européens du sport d’entreprise et pour une table ronde « Rugby et Entreprises », la Ministre a accepté de s’exprimer dans le cadre d’une interview à « Sud Ouest » sur « l’affaire » du match de la dernière journée de Ligue 2 des Girondins contre Rodez, le 2 juin. Lundi, le club bordelais a été lourdement sanctionné (match perdu, retrait d’un point pour la saison prochaine, deux matchs à huis clos partiel) par la Commission suite à l’entrée au bord de la pelouse d’un supporter bordelais, s’en prenant aux joueurs ruthénois et à l’origine de l’interruption définitive de la rencontre à la 23e minute.
« De mon point de vue, une étape inacceptable a été franchie : s’attaquer à un joueur, qui plus est au buteur, dit-elle. Quelle que soit la gravité des séquelles, ce cap franchi est inacceptable. La Commission de discipline est dans son rôle de porter le message fort, au nom de la LFP, que ces choses-là ne peuvent en aucun cas se reproduire ».
« Une responsabilisation des clubs »
Pour la Ministre, la sévérité des sanctions envers le club ne va pas à l’encontre de la réunion de décembre 2021 entre le Ministère de l’Intérieur, le Ministère des Sports et les instances sportives d’où était sortie la volonté d’individualiser les sanctions suite aux incidents créés par les supporters.
« Cette volonté reste entière, et est illustrée par deux initiatives dans le cadre de la loi olympique et paralympique du 19 mai dernier. On a créé deux nouveaux délits : l’intrusion, par force ou par fraude, dans un stade, et l’intrusion dans l’aire de jeu sans motif légitime. Les interdictions judiciaires de stade pour les cas les plus graves - violence, incitation à la haine - sont également systématisées. Maintenant, la logique de responsabilisation des clubs est importante. Elle s’est illustrée dans ce cas-là. »
Amélie Oudéa-Castéra dit n’avoir « en aucun cas » joué un rôle de pression via son Tweet diffusé le soir du match, qui évoquait une « tolérance zéro ».
« La réaction a été à l’unisson de beaucoup d’acteurs : être choqué par cette agression d’un joueur, car c’est une agression, accompagnée d’une insulte à l’équité sportive car il venait de marquer. J’ai conscience aussi que c’est un moment difficile, compliqué, douloureux pour les Girondins, qui sont un magnifique club, qui ont une histoire prestigieuse. Ils reviennent de difficultés. On se souvient des démarches du président Gérard Lopez auprès des fonds d’investissement américains et auprès des collectivités pour rééchelonner la dette, trouver des solutions » avance-t-elle.
La Ministre dit avoir aussi « une pensée pour tous les supporters présents ce soir-là, frustrés, mais qui ont été impeccables et qui sont rentrés chez eux dans le calme. »
« Un cheminement prévu dans les textes »
Touché en conséquence avec une relégation en National 1 induite par le succès sur tapis vert de Rodez, le club d’Annecy a, dans un communiqué, demandé la médiation de la Ministre, pointant la suspicion sur la réalité de la blessure du Ruthénois et jugeant que l’équité sportive était bafouée. « Ce n’est pas mon rôle d’être médiatrice sur cette affaire. Il y a un cheminement prévu par les textes, avec la possibilité de saisir la Commission d’appel de la Fédération (FFF), ce détour possible par la Commission de conciliation du CNOSF, la nécessité d’étapes avant d’aller au tribunal administratif. La justice sportive de notre pays doit s’exprimer » répond-elle.
Jeudi dernier, la finale de la Conférence League s’est elle poursuivie malgré le saignement à la tête d’un joueur de la Fiorentina suite à un jet de gobelet provenant des supporters de West Ham. Amélie Oudéa-Castéra défend la position française, depuis décembre 2021, d’interrompre les rencontres dès qu’un joueur est blessé.
« Il y a clairement une volonté de fermeté de la LFP. Je me suis exprimé sur ces sujets : pour la violence dans nos stades, c’est tolérance zéro. Je dis ça tout en étant promotrice de la qualité du dialogue avec les supporters. J’ai relancé l’instance nationale du supporterisme, que je vais réunir à la fin du mois. J’ai des discussions nourries, constructrices. On avance. Dans la loi olympique et paralympique du 19 mai, les interdictions administratives de stade ont été clarifiées, on a trouvé un équilibre pour le non cumul des interdictions de stade administratives et judiciaires. On a émis un décret pour l’expérimentation de la pyrotechnie, pour permettre aux supporters de vivre avec joie leur passion. C’est pour ça que je tiens à saluer la démarche responsable des supporters de Bordeaux après les évènements. »
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