Qui veut prendre la place de Nagui ? A la rentrée, l'animateur vedette du service public ne présentera plus « Tout le monde veut prendre sa place », avant le 13 heures de France 2. « C'est un micro-événement », assure-t-il, après 15 ans à l'animation de ce jeu culte, qui a envoyé « Attention à la marche » rejoindre les archives de l'INA, avant de se faire rattraper par « Les 12 coups de midi » sur TF1. Nagui évoque une « envie de changement » sans cacher un désaccord de fond avec sa coproductrice. Il nous annonce également le lancement d'un jeu inédit et nous parle de son nouveau dada, la fiction.
D'après nos informations, vous avez décidé d'arrêter «Tout le monde veut prendre sa place». Pourquoi ce choix ?
NAGUI. Par envie de changer. Ça manquait un peu dans ma vie. Cette décision est mûrement réfléchie. Ça fait presque trois ans que j'évoquais le besoin de rafraîchir le jeu, ne serait-ce que pour me renouveler. Je ressentais un décalage entre l'émission et moi. Quand j'en parlais, on essayait de me raisonner. On me demandait si j'étais sûr, si ce n'était pas un passage à vide, si ce n'était pas le blues. On m'a conseillé de prendre des vacances. Mais non. Je n'avais le plus l'appétit, la « grinta », comme on dit dans le foot. C'est comme travailler pour des patrons qu'on n'aime pas. Je préfère arrêter avant qu'on m'arrête. Je ne reviendrai pas sur ce choix.
Vous évoquez «un décalage». C'est-à-dire ?
J'avais des envies de faire évoluer cette émission, de la moderniser un tout petit peu. Chaque fois que je proposais des idées, elles n'aboutissaient pas. Peut-être par peur d'un rejet des téléspectateurs. Résultat, ça fait 15 ans que c'est exactement le même jeu qu'au premier jour. Ce qui n'est pas le cas de « N'oubliez pas les paroles », par exemple. Le format a su évoluer. On change souvent de règles, on fait des spéciales. Ce n'est pas juste du cosmétique où on change une lumière et un bout de décor. Au final, c'est mieux pour tout le monde. J'en ai informé par courrier France 2 et la boîte Effervescence, avec qui je coproduis « Tout le monde veut prendre sa place ».
On parle d'une mésentente avec votre coproductrice Simone Harari...
Le mot mésentente sous-entend des drames, des portes qui claquent et des engueulades. On n'a juste pas la même vision des choses. Ce jeu conçu pour durer une demi-heure est passé à 45 minutes sans changer le concept, ni le nombre de questions. Dans la première partie, les interviews prennent donc autant, voire plus, d'importance que le reste. Au-delà du plaisir que j'ai à échanger avec des candidats, ça implique que tout repose sur mon humeur, ma forme, mon sens de la repartie. Mais moi, je ne suis pas humoriste. Alors que j'ai déjà enregistré malade des « N'oubliez pas les paroles », sans que l'émission en pâtisse.
Tout le monde va vouloir prendre votre place. D'ailleurs, Cyril Féraud et Laurence Boccolini tiendraient la corde...
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Ce qui est sûr, c'est que le jeu va continuer avec quelqu'un d'autre. Ça va faire du bien à l'émission et permettre d'y mettre autre chose. Il a plein de personnes capables de tenir la boutique. Mais on ne m'a pas demandé mon avis.
Ce jeu a relancé votre carrière, il y a 15 ans...
Le programme qui m'a vraiment relancé, c'est surtout « Intervilles » en access, puis en prime time. Ça m'a permis de toucher un large public et d'être vu par la direction de l'époque comme un potentiel animateur du midi. Mais c'est vrai qu'avec « Tout le monde veut prendre sa place », on a dépassé « Attention à la marche », avant que « Les 12 coups de midi » ne repassent largement en tête, même si nos audiences sont toujours entre 17 % et 18 % de part d'audience. Je dis bien joué à Jean-Luc Reichmann, qui s'est appuyé sur des champions, comme nous. Le feuilleton dans le jeu, c'est une bonne recette.
Vous avez récemment produit et animé le pilote d'un nouveau jeu intitulé «Le club des invincibles». Le verra-t-on à l'antenne ?
Oui, en première partie de soirée, d'ici juin sur France 2. Tout est dans le titre : des grands champions de jeux, de tous les jeux, de toutes les chaînes, affronteront des personnalités sur leur domaine de prédilection. La mécanique est folle. C'est parti d'une idée du réalisateur Tristan Carné (« The Voice »...) et du producteur Aurélien Lipiansky (« Guess my age »).
Banijay tourne ce vendredi un pilote avec Bruno Guillon pour remplacer «Les Z'amours». Vous serez derrière les commandes ?
Si on me demande de les aider, je serai là. Mais il y a beaucoup de pilotes pour reprendre cette case (NDLR : deux autres seront produits par les sociétés Sony Pictures France et A Prime, d'après nos informations). Moi, je suis déjà pas mal occupé.
Sur France 2, vous fêtez jeudi la 5000e de «N'oubliez pas les paroles», avec des invités surprises comme Vianney, Kendji Girac ou Pascal Obispo.
5 000! C'est quelque chose d'incroyable de faire autant d'émissions et de durée! Avec une telle audience, encore 4,1 millions lundi (NDLR : contre 3,7 millions pour « Demain nous appartient » sur TF 1). On ne compte plus le nombre de fois où on a été leader, toutes chaînes confondues. Y compris avec le replay. J'ai une reconnaissance infinie pour ceux qui fabriquent cette émission, ceux qui y participent et ceux qui la regardent. Il y a une vraie alchimie, une magie. Il se passe toujours quelque chose. C'est ce qu'il a de plus dingue, de plus excitant. Créons un peu de folie, un peu d'originalité. Sinon, c'est triste.
Vous avez produit «L'école de la vie», votre première mini-série qui sera diffusée à partir du 21 avril. La fiction, ça vous tenait à cœur ?
Pour plusieurs raisons. Avec tout ce que je dois aux programmes de flux, je suis bien conscient que c'est éphémère, que ça n'a aucune consistance dans la durée, ni aucun intérêt à être rediffusé, excepté « Taratata ». Là, on a fabriqué quelque chose d'intemporel. Et puis, on raconte une histoire de professeurs, moi qui suis le fils de deux profs. C'est un hommage que je leur rends. Il y a un côté psychanalytique dans ma démarche, tout en assurant des rebondissements et différentes intrigues qui reflètent ce qui se passe à l'école, comme le harcèlement, la grossophobie et diverses violences. Il y a d'ailleurs une chanson de Clara Luciani, qui a été elle-même victime de harcèlement.
Michel Cymes, Stéphane Bern ou Jean-Luc Reichmann se sont mis à la comédie. Et vous, c'est pour quand ?
S'ils sont heureux, tant mieux pour eux. Mais moi, jamais de la vie. Je sais que je suis mauvais comédien. Je préfère produire des gens qui ont du talent que de croire que j'en ai.
D'autres projets ?
On prépare une fiction pour TF 1, via Banijay fiction. J'ai vraiment envie d'en faire davantage.
Côté radio, vous rempilez pour une nouvelle saison de «La Bande originale» ?
Oui, c'est décidé. J'ai du plaisir derrière un micro, surtout avec ma petite sœur, Leïla Kaddour. J'arrêterai cette émission le jour où elle dira stop. En attendant, je continue.
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