Le bruit courait depuis l’arrivée d’Alexander Neef à la tête de l’Opéra de Paris : le nouveau directeur musical, qui succédera à Philippe Jordan, nommé en 2020 à l’Opéra de Vienne, est bien Gustavo Dudamel, a annoncé l’institution, vendredi 16 avril. Le Vénézuélien est nommé pour un mandat de six ans, jusqu’en 2027. Un coup de maître pour Paris.
A 40 ans, Dudamel, originaire de Barquisimeto (Etat de Lara) où il est né le 26 janvier 1981, est l’un des dix chefs d’orchestre les plus cotés de la planète, l’un des rares à avoir son étoile depuis 2019 sur le fameux Walk of Fame d’Hollywood. S’il n’a dirigé qu’une seule fois dans la fosse lyrique parisienne – c’était en décembre 2017, dans une nouvelle production de La Bohème, de Puccini, mise en scène par Claus Guth –, sa performance a fait l’unanimité. Une expérience tout aussi concluante pour les musiciens.
« Dès la première répétition avec l’orchestre, il s’est créé une interaction humaine et artistique très particulière, une estime mutuelle, qui ont motivé ma décision », souligne le Vénézuélien, qui vient de terminer une série de onze représentations d’Otello au Liceu de Barcelone.
Le maestro s’est régulièrement produit en France, notamment avec l’Orchestre des jeunes Simon-Bolivar du Venezuela, qu’il dirige depuis l’âge de 18 ans, plus rarement avec un orchestre français (le Philharmonique de Radio France, à Pleyel, en avril 2012). Lauréat du concours Mahler à Bamberg en 2004, artiste exclusif chez Deutsche Grammophon (DG) en 2005, il a 25 ans lorsqu’il devient directeur musical de l’Orchestre de Göteborg, en Suède, 28 ans lorsqu’il succède au Finlandais Esa-Pekka Salonen en 2009 à la tête du prestigieux Orchestre philharmonique de Los Angeles (LA Phil), un poste qu’il occupera a priori jusqu’en 2026.
Si Gustavo Dudamel s’est jusqu’alors essentiellement illustré dans le répertoire symphonique (il vient de décrocher un troisième Grammy Award pour son intégrale des symphonies de Charles Ives chez DG), il revendique néanmoins une trentaine de productions lyriques.
« Avant mes débuts dans Don Giovanni à la Scala en 2006, j’avais étudié l’opéra avec mon maître, le chef d’orchestre José Antonio Abreu, précise-t-il. Le premier que j’ai dirigé, à 19 ans, était L’Enfant et les sortilèges, de Ravel, à Caracas. Outre mes engagements à Milan, Berlin ou New York, j’ai aussi développé une programmation à Los Angeles. » Beaucoup de superproductions – Carmen, Turandot, Rigoletto, Tosca, Otello… – présentées notamment au Hollywood Bowl (18 000 places).
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