Charles Biétry, surnommé « le Menhir », est revenu se poser en Bretagne, et n’émet aucune réserve à raconter son service des sports de Canal+, de 1984 à 1998, quand il l’a créé et dirigé. Il est intarissable sur ces jours heureux et euphoriques, sur la grandeur et le rayonnement d’une rédaction qui était alors « the place to be », sur sa « plus belle aventure professionnelle ».
A 77 ans, il est tout à fait disert sur sa rigueur forcenée et, même, il ne voit aucun inconvénient à expliquer ses brouilles avec feu Thierry Gilardi ou avec son ami de trente ans, Michel Denisot. Mais parler de Pierre Ménès, récemment accusé de comportements sexistes répétés et suspendu de l’antenne, ou des crises qui secouent l’actuelle rédaction sportive de la chaîne cryptée, surtout pas : « Je ne sais pas comment en parler… Et puis, aujourd’hui, je n’ai plus d’ennemis, je n’en veux pas, je reste tranquille. »
Depuis son bureau de patron du PMU, Cyril Linette (promotion Canal 1996), veut bien rembobiner ses souvenirs de l’ex- « quatrième chaîne ». C’est lui qui a recruté Pierre Ménès, en 2009, quand il a piloté les sports à son tour. Mais, plutôt que de donner son avis sur les affaires en cours, surtout pas, il préfère rappeler ses hésitations de l’époque : « J’ai beaucoup réfléchi avant de faire venir Pierre Ménès. Il était très drôle sur M6 dans “100 % foot”, mais il était aussi aux antipodes de la culture Canal. »
Il l’embauche « contre vents et marées », contre l’avis du présentateur vedette, Hervé Mathoux, « vraiment pas fan de cette idée ». Et l’audience du « Canal Football Club » (« CFC »), la grande émission dominicale de Canal+, atteint des sommets, « deux millions de téléspectateurs, comme “Le Grand Journal” ! », se souvient Linette.
Nathalie Iannetta (promo 1995) fume une cigarette fine sur une terrasse ensoleillée. Elle fut la grande dame des sports du Canal des années 2000 ; aujourd’hui, elle officie sur TF1, la maison d’en face : « Ce qu’il se passe, je ne peux pas dire que ça ne me fait rien, mais c’est une autre histoire, ce n’est plus la mienne. » Elle manie, comme ses anciens collègues, le non-dit qui en dit long : « Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai l’impression que ce qui manque aujourd’hui, c’est le plaisir. Et ça se ressent à l’antenne. »
Crise majeure
Ce dimanche 4 avril 2021 en début de soirée, le « CFC » débute presque à l’heure, comme si de rien n’était. Quand même, un observateur très calé du quotidien du service des sports de la chaîne remarque qu’Hervé Mathoux, le maître de cérémonie de l’émission, semble beaucoup plus détendu qu’à l’accoutumée. Car, s’il y a bien six personnes en direct, cinq hommes et une femme sur le plateau, c’est un grand absent, toujours incontrôlable, qui se remarque le plus.
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