Délaisser les silhouettes irréelles des podiums au profit d’égéries plus connues pour leur carrière que leurs mensurations : c’est le choix que vient de faire la célèbre marque de lingerie Victoria’s Secret. L’empire Victoria’s Secret opère cette année un virage à 180 degrés. Exit les sosies de Barbie aux cheveux en cascade, fausses ailes en plumes et tenues affriolantes ourlées de sequins. Désormais, les femmes mises en avant représentent l’empouvoirement autrement dit la confiance en soi, l’estime et le pouvoir d’être soi.
Parmi ces femmes dites inspirantes, on trouve la joueuse de football américaine Megan Rapinoe, la skieuse acrobatique américano-chinoise Eileen Gu, la mannequin grande taille britannique Paloma Elsesser ou encore l’actrice indienne Priyanka Chopra Jonas. «Avec leurs parcours uniques, leurs passions et leurs centres d’intérêt, ces merveilleuses ambassadrices vont collaborer avec nous, créer des collections révolutionnaires […] et participer au soutien de causes vitales pour les femmes», promet la marque.
Scandales à répétition
Un changement de position inédit pour cet empire de la lingerie dont les défilés annuels pleins de silhouettes XXS ont contribué depuis 1995 à renforcer les canons esthétiques les plus stéréotypés. Jusqu’en 2019, où l’événement a été annulé à la suite de scandales à répétition, parmi lesquels, des propos transphobes, des accusations de comportements sexuels abusifs et de harcèlement de la part de photographes sur des jeunes femmes vulnérables ou encore des régimes toujours plus drastiques imposés aux modèles. La réputation de Victoria’s Secret a été particulièrement écornée ces dernières années, dans le sillon du mouvement #MeToo.
Aujourd’hui, le fantasme diffusé par Victoria’s Secret semble être retombé comme un soufflé. L’heure est venue de questionner la notion même de «sexy». Être une femme séduisante, est-ce cocher les codes classiques de la féminité ou être une personne épanouie et qui s’assume pleinement ?
Fustigé pour sa vision ultra-sexualisée de la féminité et son manque criant de diversité, Victoria’s Secret était sommé de réagir. Cette campagne plus body positive aura pourtant du mal à redorer son image, cette dernière ayant été immédiatement qualifiée de feminism washing (technique marketing mettant en avant le féminisme) par de nombreux internautes.
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Divertissement
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